
La psychologie c’est aussi de la cuisine
Cela m’est arrivé pas plus tard que cet après-midi. La mayonnaise n’a pas pris.
J’avais beau avoir mis le jaune d’oeuf, la moutarde, actionné le batteur, versé l’huile en filet, la consistance restait liquide, un vrai bide ! J’ai insisté, je ne la rate quasiment jamais mais le résultat faisait de même!
Au bout de 10 minutes, la réalité m’a sauté aux yeux : elle n’allait pas prendre et 5 ou 10 minutes en plus n’y changerait rien.
J’ai goûté, on ne sait jamais ! Elle n’avait pas l’air d’une mayonnaise mais elle en avait, peut être, le goût. Et bien non, elle avait le goût d’une moutarde allongée d’huile…Beurk.
Comment dire, la moutarde, d’un coup, commença sacrément à me monter au nez…
Toutefois, je suis passée rapidement en mode » solution « . De la mayonnaise qui n’a pas pris, je ne ferai pas toute une histoire, quoique… Lola pourrait certainement en tirer quelque chose.
Donc, quoi faire ? Utiliser de la mayo industrielle. Possible, j’en avais. La recommencer ? C’est cette dernière option que j’ai choisie. Et bingo, la mayo était réussie.
Et puis ? Quel rapport cela peut-il avoir avec la psychologie ?
Du cuistot au psycho
Vous avez remarqué cette fâcheuse tendance que nous avons à nous acharner à faire évoluer une situation dans le sens désiré, alors que tout nous indique qu’elle a décidé d’aller d’un autre côté.
J’en ai un exemple cuisant. Ma route professionnelle a croisé celle d’une personne que j’aurai préféré ne pas connaitre. Elle ne valorisait pas la rigueur scientifique et se préoccupait, davantage, des effets de mode. Nous nous sommes rapidement retrouvés en désaccord. Et pourtant, sur les sujets que je pensais maîtriser, j’ai essayé de le convaincre. J’ai utilisé toute la panoplie : l’expression des faits, des copies de recherche qui validaient mon avis, la recherche de soutiens, des éléments de communication non violente…
Rien n’y a fait, cette personne est restée sur son idée et c’est moi qui me suis épuisée. J’avais oublié qu’il n’y a de pire sourd que celui qui ne veut entendre et que la mauvaise foi ne s’intéresse pas à la vérité. Il y a peu de chance qu’elle s’y intéresse jamais.
Un peu comme la mayonnaise qui n’a pas pris et que je m’escrimais, en vain, à fouetter!
Comment s’en sortir?
Dans cette situation, j’aurai pu renoncer à défendre cette vérité en relativisant son importance. Il n’y avait pas mort d’homme mais seulement des entorses conséquentes à la réalité. J’aurai pu également partir, m’en aller, quitter cet endroit où je n’étais pas écoutée, ou, à tout le moins, chercher à le faire…
S’entêter à convaincre, sans relâche, celui qui ne veut pas l’être, était, en revanche, un mauvais choix.
C’est peine perdue et je dirai même avec le recul, que c’est peine assurée..
Au fond, on ne peut changer l’autre que s’il est lui même décidé à changer !
Alors quand une situation s’enlise, n’en faites pas un combat personnel. Regardez la avec lucidité, si vous ne pouvez pas la changer, laissez la tomber pour mieux rebondir ! Il peut en aller de votre avenir…