Lâcher-prise, les coach et autres intervenants en développement personnel en parlent tout le temps. Cette notion remplit régulièrement des pages de magazines. Dans cet article, je vous montre comment passer du lâcher-prise au lâchez-moi.
Qu’entend-on par lâcher-prise ?
En résumé, c’est la capacité à se détacher, pour un moment, d’un problème pour lequel on ne trouve pas de solutions, d’issues immédiates. En aucun cas, il n’est question d’abandon, de renoncement total, il s’agit davantage de s’éloigner de la situation problème afin de se recentrer, de revenir à soi.
Un exemple : Une collègue ne cesse de se plaindre des autres, de sa vie, du monde, de vous également. Vous, optimiste patentée, tentez de modifier sa vision, de lui apporter des arguments. Que nenni, elle continue dans la litanie. Pleine d’espoir, motivée par l’envie de la convaincre, de l’amener dans votre camp, vous fournissez des éléments concrets dont elle ne tient pas compte, tout accrochée qu’elle est à ses croyances. Vous l’êtes également puisque vous pensez qu’elle peut changer à la faveur d’un échange, de simples conversations.
Pratiquez le lâcher-prise. Écoutez-la sans chercher à la persuader, sans en faire un challenge, sans en être agacée. Laisser choir l’idée d’obtenir un résultat ou de l’influencer !
Autre exemple : vous passez un entretien de recrutement et êtes obnubilé dans l’attente des résultats. Le lâcher-prise consistera à accepter que le résultat vous échappe maintenant, qu’y penser n’en modifie pas le cours.
Le lâcher-prise possède pourtant ses limites. Ce n’est pas une panacée, l’unique moyen de parvenir à la paix sociale ou à la paix intérieure.
Du lâcher-prise au lâchez-moi
Imaginons un manager, un collègue caractériel, il ne cesse de vous houspiller, se montre intrusif, ne respecte pas votre désir d’intimité, votre volonté de ne pas divulguer votre vie privée. J’en ai connu de ces personnes pour lesquelles le souhait de fusion mène tout droit à la confusion. Il croit que vous êtes comme lui, vos désirs à l’image des siens.
Lâcher-prise vous sera de peu d’utilité dans ce contexte puisque c’est bien l’autre qui vous accroche.
Ne rien faire, ne pas y penser ne modifiera pas le comportement du fâcheux, il continuera à vous harceler, dans sa volonté de pénétrer de force votre territoire, vos jardins secrets. Ne voyez dans mes propos aucune équivoque !
Alors ? Quelle attitude adopter en dehors du lâcher-prise si recommandé ?
Dire à l’autre s’avère nécessaire, le dire sans violence, mais sans ambiguïté. Le signifié doit être signifiant.
Vous pouvez ainsi utiliser des formulations comme : « C’est gentil de t’intéresser à moi, mais il y a des sujets dont je n’aime pas parler… »
Votre propos ne contient aucune accusation, il pointe même une qualité du curieux. L’autre s’en offusquera peut-être — puisqu’il veut tout savoir de vous — il ne pourra toutefois vous faire le reproche de l’agressivité.
Vous pouvez également apporter des variantes à ce dialogue imaginaire : « Tu es gentil de t’intéresser à moi, si l’on en revenait au sujet, pour le dossier en cours, quelle solution proposes-tu ? »
Pourquoi pas ? Cette option est moins signifiante et il se peut que l’interlocuteur ne comprenne pas que parler de votre intimité vous gêne. Il reviendra probablement à la charge.
En conclusion, parfois pour lâcher-prise, il apparaît nécessaire de rompre, de ne pas laisser la situation s’enliser, d’agir concrètement afin qu’elle ne perdure pas.
Le lâcher-prise implique souvent, parfois, un lâcher-moi.
Je vous invite à lire mes quelques histoires. La lecture favorise l’évasion et donc le lâcher-prise, surtout si vous prisez votre lecture !!!!