Il y a des tas d’endroits pour discuter, échanger, un salon de coiffure par exemple. Ils sont propices aux confidences. Parce qu’on s’y sent bien sans doute. Lola, que vous connaissez maintenant, vous dirait qu’on ne s’y fait pas que des cheveux…
Je suis là, tranquille, un peu dans la lune quand une cliente évoque le manque de temps, les activités qui s’enchaînent, le trop plein. Je lui réponds que là où il y a du temps à prendre, il n’y a pas de temps perdu.
La voilà surprise, elle ne s’attendait, vraisemblablement pas, à cette réponse. Elle me dit alors que j’ai l’air de quelqu’un qui a des clefs. Lesquelles, elle ne le précise pas.
C’est à mon tour d’être étonnée et je lui indique qu’il n’y a pas de clef universelle, pas de passe-partout et que la clef dépend pour beaucoup de la serrure.
Elle sourit et m’affirme que dans la vie, le hasard n’existe pas et que certaines rencontres lui ont tout l’air d’être programmées.
La discussion s’interrompt, pour un moment. Je passe au bac à shampoing et je m’abandonne aux mains expertes de la coiffeuse. Je continue à penser, de façon assourdie, aux clefs, aux serrures, aux verrous. Ils m’évoquent la fermeture, les impossibilités, tant réelles que perçues
En repartant, je lui glisse un dernier mot, car il est peu probable que je la croise à nouveau. « Vous savez des fois, on cherche la clef alors que la porte est ouverte.. »
Et oui, l’expérience m’a appris qu’un problème sans réponse est un problème mal posé et qu’à le reformuler, on peut découvrir des possibilités insoupçonnées. Votre problème n’en est pas un s’il n’est pas soluble, au fond c’est une impasse ! Pas de magie, pas de tour de passe-passe, le demi-tour est impératif ! Sauf à vouloir vous ronger les sangs et vous faire des cheveux blancs…