Des schémas qui ne nous aident pas…
Et oui, nous avons des schémas dans la tête qui sont limitants, qui ne nous aident pas. Comme les chercheurs en psychologie ont pu le démontrer et comme je l’ai écrit précédemment dans l’article consacré aux stéréotypes , nous raisonnons souvent par catégorisation, assimilation et donc simplification.
Nous nous représentons le monde et cette représentation n’est qu’une modélisation de la réalité. A vrai dire qu’est ce que la réalité? Ne la confondons nous pas, pauvres mortels que nous sommes, avec l’expérience que nous en avons? Imaginez le monde sans vous! A le faire, j’en suis sûre, un douloureux sentiment se fait jour. Mais mon but, évidemment, n’est pas de vous saper le moral. Non, c’est tout le contraire! Mon idée est de vous aider à bien vous porter, quelque soit le vêtement…
Notre vision du monde est filtrée, biaisée et il en va de même de ce que nous nous imaginons de nous même. La façon dont nous nous percevons est très fortement conditionnée par ce que les psychologues nomment les schémas cognitifs.
Le psychologue Aaron Beck a consacré de nombreux ouvrages à les définir et à montrer comment ils contribuent à maintenir des troubles psychiques tels que la dépression.
De quoi sont faits les schémas cognitifs?
Les schémas sont des structures cognitives stables stockées dans notre mémoire à long terme. Ils sont le résultat de nos apprentissages et ils s’expriment sous la forme de croyances, affirmatives et conditionnelles. Ils concernent autant notre propre personne, que les autres ou le monde dans sa globalité.
Nous n’en avons pas forcément conscience et certains d’entre aux sont très largement dysfonctionnels. Plutôt que nous aider, ils nous amenuisent et nous empêchent d’explorer le monde en voyant ce qu’il a de beau et de passionnant. Ils génèrent une musique intérieure qui entretient, pour beaucoup, nos peurs.
Les schémas sont nos lois internes
Parce que les exemples valent mieux que les longs discours, revenons à Sola ( voir histoires du jour et du soir ) . Elle enchaîne les déceptions amoureuses et a, d’elle même, une image détériorée. Son schéma affirmatif, ou croyance fondamentale, pourrait être le suivant : » Je ne peux être aimée pour moi même » Son schéma conditionnel, lui, serait » Si je fais ce que l’autre attend de moi, je pourrai être aimée »
Une personne souffrant de dépression, dira d’elle même qu’elle est nulle, inutile, qu’elle n’y arrivera jamais, que le monde est injuste et qu’il ne vaut pas la peine d’y vivre. Nous avons là la triade de Beck : vision négative de soi, du monde et du futur.
Modifier les schémas n’est pas chose aisée. Ils sont résistants, rigides et les personnes, chez lesquelles ils sont les plus prégnants, sont en mesure de vous apporter des exemples qui les confirment. La personne anxieuse, qui est convaincue que le monde est dangereux et qu’il faut donc prévoir le pire, pourra vous apporter moult situations où cette assertion est vérifiée. Evidemment, elle oubliera toutes celles où elle ne l’a pas été…
Comment changer de schémas?
Un des principes de la thérapie cognitive et comportementale est d’aider la personne à identifier ses schémas et à les contredire. Les critiquer sera de peu d’utilité si elle n’est pas en capacité de se référer à des schémas alternatifs plus constructifs. Si Sola arrive à se rappeler et à développer des expériences positives où elle a pu être appréciée pour ses propres productions et convictions, alors elle pourra penser qu’elle peut être aimée pour elle même.
La psychologie positive, parce qu’elle nous amène à développer les expériences satisfaisantes, est une aide conséquente à la fabrication de nouveaux schémas plus bienveillants, plus indulgents.